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Free party : Le 2 ème âge

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Message par Invité Mer 23 Mar - 16:37

Depuis mai 2002, date du décret d’application de la loi Mariani-Vaillant, bien des choses se sont passées. La plupart pas très rigolote pour la free party et les Sound Systems. Les temps ont changé, en plus laids. Nous avons dû nous adapter, comme d’habitude. Dans la douleur, comme d’habitude. Quelques-uns ont abandonné la techno, en bloc. Certains sont retournés aux clubs et aux technoparades. Pourquoi pas … D’autres prônent la rébellion de derrière leur ordinateur, écrivent quelques pamphlets insultants. Ils ne prennent pas de risque, n’agissent pas, critiquent. Ils ne font que parler haut. Ce sont des hauts-parleurs.
Enfin quelques-uns cherchent, tâtonnent, doutent et font ce qu’ils peuvent avec ce qu’ils ont, c’est à dire pas grand chose. Existe-t-il une troisième voie ? Entre jouer dans les clubs et ne rien faire ? La free party d’antan est terminée. C’était le 1er âge. Il n’est plus. L’Histoire ne repasse jamais les plats.

On a eu les 1er teknivals légaux. Ce sont des créatures hybrides, bâtardes. Ils sont insatisfaisants, comme l’est toujours le réel. Mais ceux qui les ont vécus savent qu’il existe quelque chose de différent de Boréalis, Astropolis ou même Eurockéennes de Belfort ou Summer Festival de Carmaux. Le teknival légal est une mauvaise solution, mais peut-être juste la moins mauvaise solution. Le tout ou rien, c’est bien souvent le rien. Et le rien, c’est toujours la facilité. Les teknivals, moments sympas de retrouvaille et d’agglomération, n’ont jamais le cœur de la tekno libre. Ce sont les free parties, rassemblements à taille humaine où la responsabilisation, l’échange et l’autogestion sont encore majoritairement possibles. Tout le monde peut faire une free party, 5-10 kilos, un Sound System de 10 personnes, 500 danseurs et basta. La magie a lieu.
Depuis 2002, nombreux sont ceux qui ont tenté à faire des free parties légales. La plupart ont échoué. Et pourtant, certains ont réussi. Des Hérétiks (Paris) aux Meteks (Marseille) , des Défazés (Lille) aux FoxTanz (Toulouse), quelques free parties eurent lieu et furent des réussites. Elles furent différentes, autres. C’est une autre époque, ce sont d’autres free parties. Et pourtant elles continuent à être différente du Rex ou des Magic Gardens. Ceux qui ont essayé cette troisième voie ont rencontré de nombreuses difficultés, des humiliations, des échecs mais ont réussi. Certes, il n’est pas très difficile d’imaginer que pour les 5 free parties qui ont eu lieu, 50 ont avorté, victimes de la bêtise d’administrations obtues, d’élus locaux intolérants ou tout simplement de l’épuisement des Sons qui les ont tentées. Mais la plupart de ceux qui s’y sont essayés, victorieux ou pas, ont remarqué que si les maires sont toujours aussi bloqués, les préfectures elles, les reçoivent parfois de façon différente. Nous ne sommes plus le mal à empêcher mais un évènement à essayer de gérer. Certes, ce n’est pas le cas le plus fréquent et leur bonne volonté est limitée. Mais parfois, on la rencontre. Ainsi si le verre est à 90% vide, il est à 10 % plein. A chacun de choisir sur quelle partie il veut s’appuyer pour agir ou pas. On peut penser que plus les préfectures recevront de demandes pour des free parties, plus elles seront poussées à en laisser passer une. C’est une opinion et un espoir, pas plus.
Pour cela, il y a peut-être un début de méthode pour mettre les chances de son côté :

1/ Le terrain :
Meilleure solution : avoir l’autorisation du propriétaire.
Solution médiane : connaître un terrain public adapté.
Pire solution : connaître un terrain privé dont on sait que le propriétaire ne voudra pas.

2/ Contacter d’abord son médiateur rave préfecture
Leur nom, leur fonction et parfois leur téléphone sont sur le site du Collectif des Sound Systems. Mieux vaut commencer par eux que par la mairie. En effet, il est préférable que ce soit la préfecture qui appelle le maire pour lui parler du projet. C’est plus difficile de dire « Non » à une demande de la préfecture dont dépend 70% des revenus de la commune qu’à un groupe de jeunes, plus ou moins inconnus. Les préfectures ont des consignes pour « essayer » (pas plus) de faire que des free parties aient lieu de temps en temps. Donc elles vont, un peu, essayer.

3/ Commencer par présenter des projets de taille modeste
Nous devons rassurer. Il est plus facile d’accepter une free party à 1000 personnes prévues (même si a posteriori il y en a un peu plus) qui est sensé durer de minuit à midi qu’une 48 heures à 15000 personnes. Petit à petit, doucement.

4/ Bien se différencier d’un événement marchand
Plus cela ressemblera à une fête entre amis (même à 500, la taille d’un gros mariage), sans service de sécu professionnel, avec une donation et pas un droit d’entrée brutalement obligatoire, avec un bar qui ressemble plus à une mise à disposition de boissons qu’à un commerce prévu pour être bénéficiaire, etc, plus cela passera facilement.

5/ Etre ouvert et persévérant
Une préfecture, même lorsqu’elle a un peu de bonne volonté, est face à une free party comme une poule face à un tableau de Munch, peut-être fasciné mais ne comprenant pas tout et pouvant avoir peur de ce qu’elle ne comprend pas. La date ne leur convient pas ? pourquoi pas la repousser d’une ou deux semaines ? Le terrain ne leur convient pas ? en aurait-il un autre ? Etc. L’expérience montre que plus les gens se connaissent, mieux les choses se passent. Mais cela demande du courage, de la bonne volonté et du temps.



Oui c’est difficile ; oui c’est ingrat ; oui, c’est frustrant. Mais ce n’est pas le chemin qui est difficile, c’est le difficile qui est le chemin. Nous avons tous passé des moments extraordinaires en free party, découvert des choses, sur nous ou sur les autres. A nous de décider si nous voulons que d’autres fassent les mêmes découvertes, les mêmes rencontres que nous. Refaire ce qui existe déjà, ce que reconnaît et accepte l’Institution, est facile. Créer un nouvel objet festif, un nouveau rapport aux autres, non-marchand, est difficile, douloureux, risqué et peut-être vain. Mais nous sommes quelques-uns à penser profondément que tous ceux qui essaieront, réussissant ou pas, en sortiront plus grands et pourront en être fier. Et la free party connaîtra alors son deuxième âge. Différente de ce qui a existé hier mais, et c’est le plus important, différente de ce qui existe aujourd’hui.

L.

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