Radical rave, article allemand ..

Radical Rave----->article allemand

La techno peut être un formidable instrument de contestation.
Le Prenzlauer Berg, l'un des quartiers branchés de l'est de Berlin. Un groupe de jeunes gens prépare une rave un peu particulière. Avec un sound system et un groupe électrogène, tout ce petit monde s'en va vers l'est de l'Allemagne, près de la frontière polonaise, pour organiser la borderline rave. But de la manœuvre : mobiliser les esprits contre la politique allemande en matière d'immigration, mais aussi s'amuser.

L'ambition de la petite quinzaine de personnes de Radical Rave, c'est de faire bouger les choses. Pour Radical Rave, la provocation, au service d'une bonne cause, c'est une tradition. Et là où ils sont, la police n'est jamais bien loin.

Katherina
Tout a commencé en 1995, dans le contexte de la Love Parade. On s'est réunis et on s'est demandé ce qu'on pourrait faire pour la Love Parade. La Love Parade n'était pas politique et elle ne le sera jamais. Et donc, nous nous sommes dit qu'on pourrait y participer avec nos idées et notre message. Il y avait des centaines de milliers de gens, on ne pouvait pas beaucoup se tromper.

En 1995, pendant la Love Parade, un groupuscule profite de l'allégresse et du chaos généralisé pour hisser une banderole réclamant la libération du journaliste Mumia Abu Jamal, condamné à mort aux Etats Unis.

Le groupuscule en question s'appelle Radical Rave et ce premier coup d'éclat lui vaudra la célébrité. Depuis, le public de Radical Rave s'est fortement diversifié.

On y trouve des ravers très classiques, des punk purs et durs et des gens normaux, sans étiquette.

Pour la Borderline Rave, ils sont venus des quatre coins d'Allemagne et ils se défoulent sur de l'acid-techno version dure. Avec le temps, Radical Rave est devenu synonyme de qualité et ce malgré l'absence de DJ de renom.

Les recettes sont intégralement destinées à financer des projets politiques.

La Borderline Rave a pour thème le drame des immigrants polonais qui tentent de passer la frontière allemande pour fuir la misère de leur pays.

Katherina
Il fallait se rendre sur place, sur la fameuse ligne Oder-Neisse, sur la frontière, et faire une rave ici. Notre slogan dit qu'aucun être humain n'est en situation irrégulière. Et nous voulions dire aux habitants de cette région qu'il y a des gens qui ne sont pas d'accord avec la façon dont le problème est traité à l'heure actuelle.

Depuis 1993, 80 personnes ont péri en tentant de passer la frontière. 80 destins balayés dont les habitants de Rothenburg, la petite bourgade voisine, ne se soucient guère.

Il y a belle lurette que les gens se sont fait leur opinion sur les immigrés, sur la sécurité des frontières et sur les raves.

Quand la techno a un contenu, les raves ont tout à coup un sens.