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LOPPSI II ne fait pas raver

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LOPPSI II ne fait pas raver Empty LOPPSI II ne fait pas raver

Message par Yardieman Ven 19 Fév - 21:47

http://www.humanite.fr/LOPPSI-II-ne-fait-pas-raver

LOPPSI II ne fait pas raver Arton2761133-a190c

LOPPSI II ne fait pas raver


Pèle
mêle, couvre feu pour les mineurs de moins de 13 ans, sécurité
routière, video surveillance, fliquage internet, fichage obsessionnel :
y en aura pour tout le monde. Le projet de loi Loppsi 2 s’attaque même
aux free parties.
Depuis la loi
Dadvsi de 2006, qui précède les projets Hadopi sur le droit d’auteur et
internet, le gouvernement s’obstine dans la même voie. Loppsi 2, (la
loi d’orientation et de programmation pour la performance de la
sécurité intérieure) réactualise les lois sur la sécurité intérieure
adoptées depuis 2002 afin d’adapter et d’élargir les moyens de la
sécurité vis-à-vis des nouvelles technologies. Le projet de loi a été
voté en première lecture mardi 16 février. La mise en place d’un
dispositif de "cybersécurité" prévoit également la création d’un
"super-fichier" afin de faciliter les croisements entre fichiers
judiciaires (Stic, Judex, etc.)et contiendra de nombreuses données
liées à la vie du citoyen avec tous les dangers que cela comporte.
Objectif : une sécurité high-tech, toujours plus performante, avec
le renforcement de l’espionnage de la société civile notamment par la
vidéosurveillance et l’obsession du fichage. Le ministère de
l’intérieur met en avant la lutte contre la cybercriminalité. En
réalité, l’enjeu du projet Loppsi 2 est bien plus large que la sphère
du net et s’attaque en profondeur aux libertés individuelles et
fondamentales. Dès le dépôt du projet de loi, le 27 mai 2009, la CNIL
(Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés) et le Syndicat
de la Magistrature, avaient exprimé leurs inquiétudes sur une liste
d’amendements liberticides qui porte en elle les potentiels de dérives
du système.
« Cauchemar sécuritaire », « dérive réactionnaire et dangereuse », « fliquage globalisé » :
sur la toile, le projet de loi est décortiqué, battu en brèche, les
magistrats montent au créneau. La presse spécialisée se charge de
l’aspect lié au monde numérique. Sur les blogs et les réseaux, on
s’inquiète des conséquences sur le citoyen. Beaucoup moins évoqué,
comme noyé dans la masse, l’article 35 propose un amendement sur le
droit de la propriété dans le cadre des saisies judiciaires. Il a été
pointé par certains collectifs de free party qui redoutent des
conséquences sur les saisies des matériels de sonorisation qui
conditionnent l’existence même des soirées techno libres.




<BLOCKQUOTE class=spip_poesie>
L’article 35 complète les articles 99-2 du
code de procédure pénale et L. 2222-9 du code général de la propriété
des personnes publiques afin de permettre que le juge d’instruction
ordonne, sous réserve des droits des tiers, de remettre au service des
domaines, en vue de leur affectation à titre gratuit par décision de
l’autorité administrative compétente, les biens saisis qui ne sont plus
nécessaires à la manifestation de la vérité. Cette mesure interviendra
sans attendre une décision de justice définitive qui est souvent rendue
plusieurs années après la saisie des biens.

</BLOCKQUOTE>


De la saisie à la mort des sound systems


LOPPSI II ne fait pas raver Tecknival
« On organise le racket légal. Cet article est une
porte ouverte à la vente des saisies, avant même la prononciation du
jugement »
, s’exclame Lionel, le membre fondateur d’un de ces
collectifs. Les saisies du matériel de sonorisation dans le cadre d’une
free party ne sont pas systématiques, « Sur une cinquantaine de saisies réalisées l’an dernier avant mai, trois étaient justifiées, le reste a été rendu »
poursuit Lionel. En Mai , lors du Teknival organisé de façon illégale,
la saisie a, en revanche, été spectaculaire. La valeur des biens saisis
a été estimée à 1, 5 millions d’euros par les organisateurs. A l’issue
des trois jours qu’a duré la fête, la police a encerclé le site et
saisi l’intégralité du matériel dont une partie était louée. La
préfecture refusant de faire valoir le droit des loueurs à récupérer
leur bien, elle leur avait indiqué de facturer la durée de la saisie à
la charge des organisateurs. Un coup dur et un grand traumatisme pour
le mouvement.
« C’est du vol !, si on nous restitue les biens en
« valeur d’usage », ils seront largement sous évaluées, qu’il s’agisse
d’une saisie de véhicules, ou d’une saisie de matériel. »
Amendes,
saisies, les obstacles se multiplient pour ces activistes d’autant que
le milieu des free party n’a pas bonne presse. Le mouvement souffre
d’une image négative nourrie par les conflits générationnels, la peur,
l’ignorance et l’absence de contrôle. Pourtant les free parties
relèvent d’une forme originale de communion festive au sein de notre
société. Les « sound systems », en français, les « sons » se
multiplient et se développent en France depuis une vingtaine d’années.
Les collectifs peuvent mettre des années à construire les célèbres
« mur du son », les enceintes devant lesquelles s’ouvre la piste de
danse.
La méconnaissance de la réalité alimente les fantasmes sur un
phénomène en marge et par définition hors norme. Les sound systems sont
directement issus de cette génération baignée dans la musique
électronique et du phénomène de « tribe », nourrie par les modèles
anglo-saxons et le milieu alternatif. Le dispositif pour faire la fête
dans les champs demande une logistique et un savoir faire que les
nouvelles générations transforment et perpétuent. Chaque sound system
est composé d’un système de sonorisation et d’un collectif de personnes
dont chacune constitue un membre actif. En général, le collectif se
forme à partir d’une bande de potes, qui décide de réaliser un projet
commun. Depuis plus de 20 ans les jeunes se défoulent et s’expriment
sur le beat. L’organisation demande un engagement de soi dans une œuvre
collective, l’investissement personnel et financier de passionnés qui
permettent au mouvement d’exister et qui ouvrent un éventail de
nombreuses associations plus ou moins formelles, plus ou moins
responsables. Il existe une multitude de combinaisons possibles, de
structures plus ou moins imposantes, de moyens plus ou moins grands.

LOPPSI II ne fait pas raver Spiral
Manifeste des Spiral Tribe, un des collectifs anglais à l’origine du mouvement en France.
Stigmatisés et méconnus, les rassemblements ont pourtant survécu à
la critique et se sont établis comme une tradition, une pratique
libertaire et populaire qui revendique le droit de faire la fête, de
s’exprimer, de danser sans contraintes. Depuis une décennie et le
premier amendement Mariani adopté en 2001, les raves ont été
réglementées. Le phénomène a été endigué, obligeant les organisateurs à
respecter la limitation de 500 personnes, dans la mesure où au delà de
cette limite, ils doivent obtenir une autorisation de la préfecture.
Les autorités contiennent ainsi le phénomène en tolérant les petites
"frees" et en exerçant des pressions sur les propriétaires des terrains
qui tolèreraient des rassemblements plus gros. « Que
se soit à cause des mairies, ou des préfectures, on n’obtient presque
jamais les autorisations, les pouvoirs publics font pression et
empêchent de donner le feu vert »
, témoigne Lionel. C’est pourquoi,
rompant brutalement avec la tradition établie par le tecknival,
surnommé « sarkoval », encadré par le gouvernement, le rassemblement du
1er mai 2009 s’est produit, de fait, de manière illégale dans des
conditions déplorables.
Avec la volonté affichée d’éradiquer une pratique considérée comme
un fléau, les pouvoirs publics sont moins soucieux de trouver un
compromis que d’interdire purement et simplement les manifestations. « Le problème c’est que même quand on se plie aux règles, on n’échappe pas forcément à des mesures arbitraires, affirme Lionel, on a déjà vu des saisies sur des soirées à moins de 100 personnes."
La loi condamne plus qu’elle ne légifère, elle a permis de fixer les
mesures de répression et ne favorise pas les organisateurs qui
respectent les règles. « On est pas tous pareils même
si on partage certaines valeurs, mais on est traité pareil dans le
choix des terrains, qu’on respecte le site ou non, qu’on veille aux
normes de sécurité comme aménager un accès pour les secours ou qu’on
organise sauvagement les soirées à l’arrache
» La loi criminalise
le mouvement en mettant à la disposition des gendarmes des sanctions
comme les saisies, qui concernent l’ensemble du matériel qui a de près
ou de loin permis ou produit le son : les enceintes, les disques, les
platines, les ordinateurs, les groupes électrogènes, jusqu’aux
véhicules qui ont rendu possible le transport. "Une fois, ils ont même pris les écouteurs d’un balladeur mp3 parce que, soit disant, ça se branchait sur la table de mixage !", confie Lionel.
La Liberté, l’enjeu du débat


LOPPSI II ne fait pas raver Terrain
Cette criminalisation du phénomène est relayée par les médias, qui
pointent les projecteurs sur les accidents en associant les problèmes
de la drogue aux collectifs. Le contrôle systématique des autorités à
la sortie des soirées cristallise et cultive une hostilité mutuelle
entre fêtards et forces de l’ordre. En réalité, les deux phénomènes
drogue et sound system sont à dissocier, ils sont deux facteurs qui ont
déferlé sur la jeunesse au même moment, une jeunesse rebelle,
farouchement opposée à la récupération idéologique et intimement
libertaire. La peur du phénomène engendre sa condamnation en bloc par
une société qui se livre à un procès de génération. L’absence de
dialogue et de compréhension est autant à rechercher du côté de l’État
que du côté des familles.
Avec Loppsi 2 , les dérives contre les droits et la liberté des
citoyens sont réelles d’autant qu’en s’attaquant à la sphère de la
liberté c’est de la sphère privée dont il est question . Les
"teufeurs", comme ils aiment à se désigner, ne sont pas directement
visés par le projet de loi mais ils interrogent directement la question
de la liberté dans une démocratie et les limites des mesures
sécuritaires. L’unique revendication étant de s’amuser librement, la
responsabilisation des participants n’est pas incompatible avec
l’organisation des fêtes libres comme le montrent les efforts de
nombreux collectifs aujourd’hui.
La free party heurte les principes commerciaux et l’économie de la
musique, elle maltraite les droits d’auteurs, mais elle offre également
un mouvement alternatif, créatif et pacifiste, une forme originale de
rapports humains fondés sur le partage et l’égalité. Pour Lionel « c’est un art de vivre. Dix-sept ans que je suis là-dedans, déclare-t-il, c’est ma vie, mes valeurs. C’est totalement impensable pour moi d’arrêter ».
La répression des free party montre le danger d’une volonté de lisser
la société pour empêcher tous mouvements en marge. Dérive totalitaire
et intolérance vis-à-vis d’une partie de la jeunesse, pour qui faire la
fête conduit « à se mettre bien » et procure un bien-être nécessaire à
son équilibre. « Les lois sont semblables aux toiles d’araignée, qui attrapent les petites mouches, mais laissent passer guêpes et frelons », écrivait Jonathan Swift, l’auteur du Voyage de Gulliver, et de L’Art du mensonge politique. À méditer…
Lucie Servin
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